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Le 24/07/2024
 
 
Une recrudescence de la violence des groupes armés qui déstabilise le Burkina Faso, qui déstabilise son voisin le Niger
 
 
L’escalade de la violence perpétrée par des groupes armés non étatiques au Burkina Faso a forcé des milliers de civils burkinabés à se réfugier à l'Est au Niger voisin, a alerté mardi 23 juillet l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), relevant que cet afflux de réfugiés exacerbe une situation déjà « désastreuse » à Tillabéry au Niger, qui abrite désormais au moins 153.000 déplacés internes nigériens et plus de 36.000 demandeurs d’asile burkinabés.
 
 2024 07 24 2 Carte du Niger Région du Tillabéry annotée en rouge et des pays

La région de Tillabéry (ou Tillabéri) est située au Sud-Ouest de la République du Niger dans la zone des quatre frontières (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger) - ©LE COURRIER Africain | Joël RANC

 

Les récentes attaques de fin mai et début juin 2024 ont entraîné d’importants mouvements de population à Téra, située dans l'extrémité Ouest du Niger dans la région de Tillabéry, exacerbant une situation humanitaire déjà critique.

 2024 07 24 1 Article sur le Burkina Faso

CIAUD/Abdoulaye Seydou Amadou - Des centaines de Burkinabés ayant fui l’insécurité dans leur pays pour trouver refuge de l'autre côté de la frontière avec le Niger (photo d'archives) - source ONU

 

Mouvements récents de population à Téra

 

2024 07 24 3 Carte Niger Région du Tillabéry en 2013 11 source ONU OCHA 1 comp

Carte administrative détaillée de la région du Tillabéry et de la sous-région du Téra  à l'Ouest du Niger - source UN OCHA (ONU - Bureau de la coordination des affaires humanitaires)

 

Au Burkina Faso, des groupes armés non étatiques ont lancé des attaques visant des civils dans les communes de Mansila, Kantcari et Sempelga, dans la région du Sahel, au Burkina Faso fin mai et début juin 2024, provoquant une augmentation des déplacements forcés vers le Niger. Cette recrudescence de la violence a forcé 3.068 demandeurs d’asile burkinabés à fuir vers Téra, dans la région de Tillabéri, au Niger, au 30 juin. Dans le même temps, 1.186 ressortissants nigériens ont été déplacés à Tillabéri (voir la carte).

 

2024 07 24 4 2024 07 22 HCR Niger Mise à jour éclair sur la situation à Téra dans la région de Tillabéri au Niger Répartition des demandeurs dasile burkinabés source UNHCRNiger - Carte de la répartition des demandeurs d'asile Burkinabés par commune dans la région du Tillabéri - source  Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (UNHCR) du 22/07/2024

 

L’émergence et la prolifération de groupes armés dans tout le Sahel génère depuis 2012 une crise complexe. Localisée d’abord dans le nord du Mali, elle s’est répandue dans les régions centrales de ce pays, avant d’embraser graduellement le nord du Burkina Faso et la partie occidentale du Niger, puis de menacer la stabilité de tous les autres pays voisins.

 

Les défis de l’accès humanitaire

 

D’une manière générale, la situation sécuritaire le long de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso reste très volatile et complexe.

« Des groupes armés non étatiques au Burkina Faso ont attaqué des civils à la fin du mois de mai et au début du mois de juin 2024, provoquant une vague de déplacements forcés vers le Niger », a précisé le HCR.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cette « augmentation significative » met à rude épreuve les ressources locales et la résilience des communautés d’accueil.

Les attaques et les affrontements incessants entre les acteurs étatiques et non étatiques ne font pas que déplacer davantage de personnes, ils compliquent également l’accès humanitaire et les efforts de protection. L’insécurité persistante dans ces zones frontalières souligne le besoin urgent d’un soutien et d’une intervention accrus pour faire face à la crise humanitaire croissante.

 

L’afflux des demandeurs d'asile et déplacés de force exacerbe l’insécurité alimentaire et une situation désastreuse dans cette région de Tillabéry

 
Avec les dernières arrivées, la région du Tillabéri abrite désormais au moins 153.400 personnes déplacées et 36.552 demandeurs d’asile burkinabés. Cette augmentation significative met à rude épreuve les autorités locales et les ONG.
 
Conformément à la législation nigérienne sur l’asile, les demandeurs d’asile burkinabés n’ont pas droit à une reconnaissance prima facie, mais sont soumis à la procédure ordinaire de détermination du statut de réfugié du gouvernementCes procédures peuvent être longues, les laissant dans l’incertitude en attendant une décision. L’incertitude peut entraver leur protection juridique et leur accès aux documents d’état civil, ainsi qu’à certains services gouvernementaux nécessaires pour réaliser leurs droits à l’éducation, aux soins de santé, à la liberté de mouvement et à l’accès aux moyens de subsistance. Dans un contexte de situation sécuritaire préoccupante à Tillabéri, caractérisée par des attaques de groupes armés non étatiques, les demandeurs d’asile peuvent être soupçonnés d’être affiliés à ces groupes et risquent d’être renvoyés de force si leur statut de réfugié n’est pas reconnu par le gouvernement.
 

Sur le terrain, le HCR, en collaboration avec les autorités locales et ses partenaires, a préenregistré près de 500 ménages (3.068 personnes) afin de garantir l’intégrité des procédures d’asile.

En outre, une évaluation rapide de la protection a permis d’identifier plus de 400 pers