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Le 06/07/2024
 
Réunis ce samedi 06 juillet à Niamey au cours du premier sommet de l'Alliance des États du Sahel (AES), les trois chefs d'État du Burkina Faso, du Mali et du Niger, arrivés au pouvoir par des coups d'État militaires, ont définitivement divorcé avec la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), l'organisation sous-régionale, dont les trois pays avaient été suspendus ces derniers mois à l'issue des coups d'État militaires survenus dans chacun des trois pays.

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Le communiqué officiel de la présidence de la République du Niger annonçant le sommet ce 06 juillet 2024 à NIAMEY
 
« Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la Cedeao », a lancé le général Abdourahamane Tiani dans son discours ce samedi, lors de l’ouverture du sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
 
Sous le coup de lourdes sanctions économiques de l'organisation sous-régionale, les chefs d'État des trois pays de l’AES avaient déjà annoncé le 28 janvier dernier leur départ de la Cedeao, une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, l'ex-puissance coloniale avec laquelle ils ont multiplié les actes de brouille.
 
La CEDEAO avait rejeté la décision de l'AES au motif que celle-ci ne peut s'appliquer qu'au bout d'un an en vertu du traité de l'organisation sous-régionale et avait levé la majeure partie des sanctions en février 2024 dans l'espoir d'un apaisement.
 
Au cours de ce premier sommet à Niamey, le général Abdourahamane Tiani du Niger, le colonel Assimi Goïta du Mali, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, ont décidé de franchir une nouvelle étape en entérinant la création d'une « confédération », une décision qui acte leur rupture définitive et irrévocable avec le reste de la sous-région ouest-africaine.
 
Les chefs d'État des trois pays, revendiquant leur pleine souveraineté et souhaitant consolider leur alliance vers une intégration plus poussée entre les États membres, ont adopté un traité instituant une confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée « Confédération des États du Sahel », selon le communiqué final du sommet publié.
 
 
Quatre documents engageant leurs États ont été signés et adoptés : le traité portant création de la Confédération de l'AES ; le règlement intérieur du collège des chefs d'État de l'AES ; le communiqué final et une déclaration dite de Niamey.
  
2024 07 06 2 2 Article Confédération des Etats du Sahel
Les trois chefs d'État militaires posent pour la photo lors de ce premier sommet des pays membres de l'AES - Photo de la présidence de la République du Niger
 
Concrètement, le sommet a décidé de nommer le colonel Assimi Goïta (bien qu'encore en période de transition dans son propre pays), comme premier président de la Confédération des États du Sahel pour un mandat d'un an.

En outre, les dispositions adoptées autorisent la libre-circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération et décident la mise en place d'une force armée unifiée de l'AES et d'un plan dit trilatéral permanent pour les actions militaires.

Sur le plan du développement économique et social, la Confédération de l'AES a décidé de la création entre autres d'une banque d'investissement et la mise en place d'un fonds de stabilisation.

 

Les points clés de la Déclaration de Niamey :

* Création de la Confédération des États du Sahel (AES) : Une nouvelle entité politique et économique regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

* Dotation de la confédération d'instruments financiers : Afin de soutenir son développement économique et social.

* Mise en place de la libre circulation des personnes, des biens et des services : Favoriser les échanges et l'intégration régionale.

* Lutte contre le terrorisme : Un engagement fort à unir les forces pour combattre ce fléau qui frappe durement la région.

* Refondation des États : Basée sur les valeurs historiques et socioculturelles, pour une gouvernance vertueuse au service des populations.

* Développement durable : Promouvoir une politique économique et sociale endogène, basée sur les ressources propres et un partenariat respectueux de la souveraineté.

* Multilatéralisme inclusif : Contribuer à la paix, à la sécurité, à la justice et au développement au niveau international.

* Coordination diplomatique : Unir les positions et parler d'une seule voix sur la scène internationale.

 

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Les trois chefs militaires lors de ce « Premier sommet des chefs d'État des pays membres de l'AES » au sein du palais des congrès de Niamey au Niger - Photo de la présidence de la République du Niger
 
L'Alliance des États du Sahel, avait été créée le 16 septembre 2023, par solidarité de circonstance et d'intérêts entre militaires putchistes, en tant que pacte de défense mutuelle entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, en réaction à des menaces de rébellion armées et de menaces extérieures, dont celles de la Cedeao d'intervenir militairement au Niger pour rétablir l'ordre constitutionnel, suite au coup d'État survenu le 26 juillet 2023, renversant le Président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.
 
Les chefs d'État de la Cedeao réunis sous la présidence tournante du président nigérian Bola Tinubu avaient fixé, dès les 30 et 31 juillet 2023, un ultimatum à la junte militaire, exigeant la libération immédiate du président Bazoum et le retour à l'ordre constitutionnel dans un délai d'une semaine. À défaut, la Cédéao avait déclaré qu'elle prendrait toutes les mesures nécessaires et que ces mesures pouvaient inclure l'usage de la force.
 
La date de ce premier sommet inédit de l'AES ce samedi 6 juillet 2024 ne doit rien hasard.
 
Il précède celui que doit tenir la Cedeao ce dimanche 7 juillet, un sommet de ses chefs d’État, à Abuja, la capitale du Nigeria, où la question des rapports avec l’AES sera forcément au menu des discussions, Cedeao qui ne pourra que constater et subir la rupture définitive sans espoir de réconciliation à court terme.
 
Ce sommet intervient aussi le lendemain de la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement, qui s'est tenue le 05 juillet à Brazzaville en République du Congo, qui vise à une meilleure coopération entre certains états africains.
 

De notre correspondant à Paris : Joël RANC

 
 
 
 

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