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L’Affaire TOUZET contre l’État de Madagascar, une affaire que les deux États s’évertuent à ne pas résoudre malgré l’existence de traités internationaux pour solutionner les litiges
Les litiges commerciaux opposants la société « TOUZET INTERNATIONAL MADAGASCAR » à l’État de Madagascar, s’élèvent à un montant global de 18,5 millions d’euros (valeur 1984) et de l’ordre de 3 milliards d’euros (en valeur actualisée 2025), sont dans l’impasse depuis plus de quarante ans.
Pour autant, les deux États ont signé, entre autres, deux accords internationaux qui les obligent à tout mettre en œuvre pour solutionner ces litiges, soit d’abord par la voie amiable et diplomatique, soit par la voie d’arbitrage, soit en dernier recours par la saisine de la Cour Internationale de Justice (C.I.J.) à la Haye.
1) La Convention de Washington du 18 mars 1965 :
Les deux États, français et malgaches, sont signataires de la Convention du 18 mars 1965 sur le règlement des différends relatifs aux investissements entre États et ressortissants d’autres États.
C’est par un Décret n°67-1245 du 18 décembre 1967, portant publication au JORF du 31 décembre 1967 de la convention pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre États et ressortissants d’autres États, adoptée à Washington le 18 mars 1965, que la France a ratifié ladite Convention de Washington.

À défaut d’accord international express autre entre les deux pays, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), créée en 1944, qui est l’une des institutions du Groupe de la Banque mondiale appartenant à ses 189 États membres, est chargée de la résolution du litige dans un premier temps via le « Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements » (CIRDI).
La BIRD appuie la mission du Groupe de la Banque mondiale en fournissant, entre autres, des services de conseil destinés aux pays qui le demandent.
2) L’Accord international du 25 juillet 2003 signé entre les deux États
« ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DE MADAGASCAR ET LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE SUR L'ENCOURAGEMENT ET LA PROTECTION RECIPROQUES DES INVESTISSEMENTS »
Le lien internet de cet accord international signé et ratifié par les deux États contractants : https://jusmundi.com/en/document/pdf/treaty/fr-france-madagascar-bit-2003-france-madagascar-bit-2003-friday-25th-july-2003

La lecture de l’exposé des motifs, en particulier des éléments soulignés en rouge, de ce Projet de Loi, présenté le 18 février 2004, par le Premier ministre et le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, qui est un extrait résumé du rapport n°1620 déposé le 26 mai 2004, pour emporter l’adhésion et le vote des parlementaires Français, vaut tous les discours. Il s’agit bien de se prémunir des risques de nature politique ou de décisions politiques arbitraires qu’aucune protection juridique ou qu’aucun avocat, si brillant soit-il, ne pourra protéger l’investisseur Français face à la puissance d’un État étranger dans le cadre d’un litige au sein du pays.
C’est bien l’illustration du « pot de terre contre le pot de fer » que l’on cherche à protéger ainsi.


En conclusion, le député rapporteur du Projet de Loi concluait :
« Dans sa dernière classification des risques pays en date du 30 avril 2004, valable 3 mois, la COFACE, reprenant la grille élaborée par l'OCDE, attribue à Madagascar la plus mauvaise note, c'est-à-dire 7, sur une échelle de 1 à 7. S'il ne devait y avoir qu'une seule raison pour militer en faveur de l'adoption du présent projet de loi autorisant l'approbation de l'accord franco-malgache sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, ce serait celle-ci. C'est pourquoi votre Rapporteur vous recommande l'adoption du présent projet de loi. »
En ce qui concerne le rapport présenté le 13 octobre 2004 par le sénateur, celui-ci faisait remarquer que parmi les principaux secteurs d’activité présents à Madagascar, le secteur du BTP français était à la fois l’un des plus importants et des plus anciens présents sur le sol Malgache : « La présence de grands groupes français à Madagascar est ancienne pour les entreprises du secteur des biens d'équipement (Colas par exemple est présente à Madagascar depuis 1942) ». Il oubliait toutefois de citer « l’affaire TOUZET », que cette société avait justement repris la totalité des actifs de la société Colas dans les années 1960, que cette dernière ne pourra s’implanter à nouveau sur le sol Malgache qu’à la suite des impayés et de l’escroquerie relative subis par la société TOUZET à partir de 1984, entrainant sa déconfiture, dans son diagnostic sur le BTP à Madagascar ; mais l’Assemblée nationale fera pire en omettant dans son diagnostic de citer le secteur du BTP parmi la liste des secteurs d’activité français cités présents et influents à Madagascar.
L’examen des débats parlementaires de l’époque dans les deux chambres n’abordent jamais la question de l’affaire « TOUZET », comme si tous les parlementaires de l’époque n’étaient pas au courant.
Ce n’est que le 12 février 2005, que ce projet de Loi pourtant déposé le 18 février 2004, soit un an plus tôt ! d’un accord international signé le 25 juillet 2003, sera publié au Journal Officiel de la République française (JORF).
Côté Malgache, les autorités politiques auront été légèrement plus rapides, non pour donner satisfactions aux revendications de Monsieur Bernard Touzet et de ses Conseils, mais paradoxalement pour défendre (en seule théorie !) les investissements Français à Madagascar contre les risques politiques et l’arbitraire.

En pratique, en ce qui concerne les litiges TOUZET, les autorités actuelles et celles antérieures de l’État malgache refusent d’endosser le passif des régimes politiques de l’époque de la naissance des litiges, et donc de discuter toute possibilité de règlement amiable voire de recours à une procédure d’arbitrage.
Par ailleurs, cet accord international prévoit la possibilité de recourir à une procédure d’arbitrage international via le CIRDI en cas de différend persistant non résolu à l’amiable.
Pour les Conseils de M. Touzet, l’application de cet accord du 25 juillet 2003 est rétroactive et englobe la totalité du litige global « pendant » depuis 1984.
Les Conseils de la société TOUZET se sont alors rapprochés de façon récurrente des autorités Françaises pour la mise en œuvre, en vain, de cet accord international du 25 juillet 2003.
« L’affaire TOUZET », une affaire pourtant d’État, dont la classe dirigeante et politique actuelle, pour ceux informés, se désintéressent totalement
Depuis le début des impayés en 1984, les autorités Françaises se comportent plus comme une simple « chambre d’enregistrement » des courriers de doléances de Monsieur Bernard Touzet et de ses Conseils, qu’un appui et une aide pour ces derniers.
Aussitôt connue la programmation de la tournée présidentielle française dans l’Océan Indien, comportant une importante étape ayant rang de visite d’État à Madagascar, on ne peut reprocher à M. Bernard Touzet et à ses Conseils d’avoir profité de l’opportunité de ce premier voyage du Président Emmanuel Macron dans la Grande Île les 23 et 24 avril 2025, pour chercher à relancer les autorités Françaises de leur « bien-fondé » juridique et donner une nouvelle caisse de résonnance politique et médiatique à leur affaire, qui apparaissent comme les seules voies possibles pour résoudre leurs litiges avec l’État malagasy.
À l’inverse pour toutes les autorités Françaises, il ne fallait surtout pas que « l’affaire TOUZET » viennent interférer, perturber la nombreuse délégation économique Française, irriter les autorités Malgaches, et empêcher la signature des six accords bilatéraux et les contrats commerciaux signés lors de cette importante visite d’État.
Les dernières lettres de relance du 18 mars 2025 adressées à M. Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, du 26 mars 2025 auprès de M. Laurent Saint Martin, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, sont restées sans réponses à ce jour.
De manière semblable et sans surprise, toutes les lettres adressées aux plus hautes autorités Malgaches sont restées sans réponses.
Nous reproduisons ci-dessous, avec l’autorisation des Conseils de la société TOUZET, que la seule et dernière lettre de relance du 27 mars 2025 adressée à M. Andry Rajoelina, Président de la République de Madagascar.


De la même façon, les parlementaires Français (Assemblée nationale et Sénat), qui ont pourtant ratifié cet Accord international du 25 juillet 2003, restent à ce jour muets, soit par méconnaissance de « l’affaire TOUZET » pour certains, soit par indifférence ou désintérêt pour d’autres qui connaissent l’affaire.
Pour l’instant, le mauvais sort subi par M. Bernard TOUZET ne semble émouvoir et n’intéresser aucun parlementaire Français.
Il est vrai que M. TOUZET ne représente que sa propre personne et non un groupe important d’électeurs, donc que son cas personnel ne semble présenter aucun gain politique, donc aucun intérêt ; de plus, défendre un « patron », est-ce vraiment opportun pour un Homme politique ; ne vaut-il pas mieux s’investir à défendre une cause quand il s’agit d’un ouvrier, d’une veuve ou d’un orphelin selon la formule consacrée ?
Il fut un temps où un Émile Zola, journaliste écrivain marqué à gauche, puis un Jean Jaurès, pourtant personnalité politique de gauche, s’étaient emparés de « l’affaire Dreyfus » qui ne concernait pas un soldat, mais un officier.
Pour un Homme politique de la trempe d’un Jean Jaurès, la condition sociale de la victime (soldat, officier, ouvrier, veuve, orphelin, patron…) importait peu du moment que l’injustice, une fois révélée, était manifeste, pire odieuse ; elle méritait d’être combattue quelle qu’en soit les inconvénients (condamnation à la prison, amende, exil forcé pour un Émile Zola, assassinat pour un Jean Jaurès) ; leurs soifs de justice universelle n’avaient pas de limites. On n’en demande pas tant aux parlementaires actuels dits de gauche !
En ce qui concerne les parlementaires de la majorité présidentielle (qui n’en est plus une !), on peut comprendre (politiquement, mais non moralement) leur silence pour ne pas interférer dans la visite présidentielle du Président Emmanuel MACRON des 23 et 24 avril à Madagascar, marquée par la signature de six accords bilatéraux et de nombreux contrats commerciaux. Mais à présent que cette visite est terminée, vont-ils s’emparer de cette affaire pour influencer leur Président qui a toujours « refilé » le dossier au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui n’a pas daigné répondre aux Conseils de Monsieur Touzet, malgré de multiples relances ces dernières années ?
Sans tomber dans un populisme facile et sans attaque personnelle, il n’échappera à personne, que cette haute personnalité politique aura certainement perçu plus de 18,5 millions d’euros de revenus et d’avantages divers des contribuables Français et Européens pendant toute sa carrière politique depuis 1973, alors que dans le même temps la société TOUZET INTERNATIONAL MADAGASCAR, créatrice de richesses, permettant d’assurer le généreux train de vie des personnalités politiques, dont elle est un de ceux censer défendre les intérêts, par la mise en application de cet accord du 25 juillet 2003, aura été spoliée de ce montant depuis plus de 40 ans ! S’est-on mis à la place des douleurs psychologiques endurées par M. Bernard Touzet et sa famille qui « courent après leur argent » depuis plus de 40 ans et qui ont tout perdu à Madagascar !
Rappelons que l’éventuel recours inconditionnel à l’arbitrage international auprès du « Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements » (CIRDI) entre le Gouvernement de la République de Madagascar et la société TOUZET nécessite un appui de la diplomatie Française.
En ce qui concerne les partis dits d’extrême droite, sans doute encore groggys par la dernière décision de justice les concernant, ils devraient s’émouvoir que nos autorités Françaises, si prompts à dépenser, à secourir et défendre les intérêts des Ukrainiens ou d’autres intérêts étrangers, soient incapables de secourir et de défendre les intérêts économiques de certains Français spoliés, car elles ne sont intéressées que par les nouveaux accords économiques et les nouveaux contrats commerciaux pouvant être signés. Peu importe les dommages collatéraux !

Malgré les sujets négatifs présentés par la partie Malgache à la partie Française (comme ceux Comoriens d’ailleurs dans sa revendication de Mayotte) lors du Sommet des Chefs d’État de la Commission de l’Océan Indien (COI), nul doute que la facilité avec laquelle les accords bilatéraux et contrats commerciaux ont été signés ces 23 et 24 avril entre la France et Madagascar, de plusieurs centaines de millions d’euros, font l’objet d’un « deal » de contreparties à la Française (ou plutôt à la Macron) sur ces Îles éparses.
En ce qui concerne les sujets négatifs de la partie Française à présenter à la partie Malgache, aucun thème n’a été abordé publiquement et nous pensons que « l’affaire TOUZET » n’a pas fait l’objet de la moindre discussion entre les deux parties lors ce voyage d’État pour ne pas entraver la signature des accords bilatéraux.
Nous ne manquerons d’interroger, dès que possible, les deux responsables politiques (M. Jean-Pierre RAFFARIN, ancien Premier ministre et M. Dominique de VILLEPIN, ancien Ministre des Affaires étrangères) dont le projet de Loi fut présenté en leur nom en février 2004, pour recueillir leurs avis.
Le FMI saisi par les avocats de TOUZET INTERNATIONAL MADAGASCAR
Le 28 mars dernier, les deux Avocats de TOUZET INTERNATIONAL MADAGASCAR, la société française spoliée par l’État malagasy depuis les années 1980, saisissaient le Fonds Monétaire International (FMI) à Washington aux fins de voir reconnaître par cette organisation supranationale, la réalité de leur dette et de leur légitime combat, dont les autorités des deux pays se désintéressent totalement et solliciter leur appui.
Nous reproduisons ci-dessous, à la suite de leur autorisation, la lettre adressée au FMI par les deux Conseils.


Cette démarche auprès du FMI avait d’ailleurs été relayée peu de temps après par une partie de la presse spécialisée qui avait été destinataire de la lettre : Madagascar : Dans un litige l'opposant à l'État malgache depuis 1984, une société française sollicite l'aide du FMI - 03/04/2025 - Africa Intelligence
Mettant en avant le respect du droit international et en particulier celui de l’Accord du 25 juillet 2003 passé entre l’État français et l’État malgache, cette lettre vise à rappeler certaines vérités, valeurs et obligations que les Conseils de la société TOUZET entendent faire respecter.

Cet accord sera-t-il soumis à une volonté de résoudre l’affaire TOUZET par les autorités Malgaches et le respect des traités internationaux signés ?
Peu probable malheureusement, mais c’est tout le souhait de M. Bernard Touzet et de ses Conseils qui tentent d’influencer le FMI pour qu’il intercède en leur faveur et déjà, c’est un premier pas de faire connaître leur litige avec l’État malgache au plus haut niveau international devant l’inaction des autorités Françaises.
Lien de l’accord obtenu entre les deux parties : https://www.imf.org/fr/News/Articles/2025/04/15/pr-25108-madagascar-imf-reaches-agreement-on-2nd-rev-of-ecf-and-rsf-arrangement
Après avoir recontacté les Avocats de la société TOUZET, ces derniers nous ont assurés, qu’à ce jour le FMI est resté muet à leur démarche.
Aussi, plus encore que le FMI, les Conseils de la société TOUZET devraient désormais faire un signalement auprès du Groupe de la Banque mondiale et plus particulièrement auprès des instances dirigeantes de la BIRD et du CIRDI, chargées de faire appliquer et respecter au niveau mondial l’esprit et la lettre de la Convention dite de Washington du 18 mars 1965 par les États signataires et des Accords internationaux, dont celui du 25 juillet 2003, s’y référant.
Même si ces instances n’ont pas de pouvoir coercitif judiciaire direct, elles disposent de moyens de pression énormes, dans la mesure où, souvent d’ailleurs de concert, les services de la Banque mondiale et ceux du FMI conseillent, prêtent, garantissent des opérations commerciales et des contrats en faveur des pays dits les moins avancés, dont Madagascar fait partie et sollicite de façon récurrente leurs plus grands bienfaits.
En dernier ressort, l'État français pourrait-il saisir la Cour Internationale de Justice à la Haye pour faire appliquer ce traité du 25 juillet 2003, pour autant qu’il s’applique toujours ?
La République de Madagascar a adhéré à la CIJ le 12 mai 1992; adhésion ratifiée par la CIJ le 02/07/1992 :

Bien qu’implanté à partir de l’année 1952 à Madagascar, soit avant l’indépendance acquise en 1960, Émile Touzet et sa famille, ne doivent pas être perçus comme des « colons » au sens propre comme au figuré. L’objectif d’Émile, puis de son fils Bernard (aujourd’hui âgé de 87 ans), a toujours été de participer au développement économique de Madagascar et à la bonne formation de son personnel local, tout en faisant des affaires de façon respectable.
L’espoir de résoudre ce litige depuis plus de 40 ans anime toujours Monsieur Bernard Touzet, malgré son grand âge. Il refuse que l’héritage économique de son père se soit volatilisé dans une décision arbitraire et malhonnête des autorités Malgaches qui, nous le verront dans une troisième partie, ont pourtant été réglées par les bailleurs de fonds internationaux, ont conservé l’argent au lieu de le reverser à la société TOUZET INTERNATIONAL MADAGASCAR, d’où l’escroquerie.
En ce qui concerne les autres affaires qui enveniment les relations entre les deux pays, l’affaire baptisée « Apollo 21 », concerne le sort du Français Paul Maillot Rafanoharana, ancien officier de gendarmerie, toujours détenu dans des conditions de détention inhumaines et dégradantes difficiles dans les geôles de Madagascar, qui n’aurait pas bénéficié d’un procès équitable selon des rapports de l’ONU.
En revanche, face au silence et semble-t-il l’inertie des autorités Françaises sur « l’affaire TOUZET », bien que le Président ait affirmé, dans ses échanges avec les journalistes à la fin de sa visite, « c’est ce que nous faisons avec Madagascar, on ne pousse pas nos différends, on les règle pour le bien de tous… » (https://www.youtube.com/watch?v=f9SM9ZMnxMk – 7’45’’), il apparaît que « l’affaire TOUZET » ait été la grande oubliée de cette visite, la délégation Française étant plus occupée à réussir sa visite des 23 et 24 avril à Madagascar à forte dimension politique, diplomatique, culturelle et surtout économique.
Côté Malgache, le Président Andry Rajoelina a déclaré le 24 avril, lors de la résolution d’un autre litige, en marge du Sommet des Chefs d’État de la COI, toujours à son avantage qui durait depuis six ans avec l’Île Maurice, je cite « Quand la volonté politique existe, la justice avance » saluant « un acte responsable, de solidarité et de fraternité. » Lien internet de sa déclaration à la presse locale : https://newsmada.com/2025/04/25/255-kg-dor-saisis-a-maurice-restitution-officielle-apres-six-ans-dattente/
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Ce dimanche matin, la course à pied la plus populaire de France s'est élancée pour sa 48e édition. Le départ du Marathon de Paris a été donné, avec près de 56.000 coureurs réunis pour parcourir ses 42.195 km emblématiques, nécessitant des départs échelonnés par groupes de niveau pour éviter les bousculades et les bouchons, de 07H55 à 11H30 pour les derniers.
La course parisienne a encore fait le plein cette année, malgré une sensible augmentation du prix d’inscription, passé de 130 € en 2023 à 170 € en 2025 (prix en "dernière minute"), avec une courte majorité de participants (51%) qui s'élancent pour la première fois sur une telle distance.
Le parcours est chaque année plus ou moins le même.

Tout au long de la course, les « touristes-athlètes » ont l’opportunité de découvrir les lieux et les monuments les plus emblématiques de la capitale : l’Arc de Triomphe, les Champs-Élysées, la place de La Concorde, la place Vendôme, le Palais Garnier, Le Louvre, les quais de Seine, l’Hôtel de ville, la place de la Bastille, Notre-Dame, la Tour Eiffel, le bois de Vincennes et son château, le Grand et le Petit Palais, le Palais du Trocadéro, le bois de Boulogne.
Ce Marathon de Paris offre une occasion unique de relever un défi sportif, dans un décor incomparable émaillé d’animations toutes plus populaires les unes que les autres, dans une ambiance festive tout le long du parcours, ce sont les raisons de son succès.
Les résultats : le Kényan Benard Biwott et l'Éthiopienne Bedatu Hirpa remportent l'édition 2025
Course hommes : victoire du kényan Benard Biwott
Chez les hommes, c’est encore un Kényan, Benard Biwott, qui a remporté l’épreuve en 2h05’25’’. Victorieux à Francfort pour sa première course de marathon en octobre dernier, le Kenyan a également remporté sa deuxième course sur la distance avec un nouveau record personnel ; âgé de seulement 22 ans, on le reverra surement sur les prochains podiums.
Au 33e kilomètre, le jeune Kényan, plaçait une très grosse accélération et faisait exploser le groupe. Très rapidement, il s’offrait une avance suffisamment confortable pour s’imposer, terminant par un sprint avec une moyenne de plus de 23 km/h dans le dernier kilomètre, impressionnant !
À l’arrivée, le kényan a affirmé être très satisfait de sa victoire et de son chrono.

Le podium est complété par Ibrahim Hassan (Dijbouti) 2e en 2h06’13’’ et par Sila Kiptoo (Kenya) 3e en 2h06'21’’.
Elisha Rotich, qui détient le record de l’épreuve établi en 2021 en 2h04’21’’ chez les hommes, a fini seulement 12e en 2025.
Parmi les 10 premiers, on retrouve 10 africains, dont 6 kenyans et 3 éthiopiens et 1 djiboutien.
Les coureurs africains ont ainsi une fois encore régné en maître sur le Marathon de Paris.
Qu'un athlète kényan s'impose un dimanche matin sur le macadam parisien, sur cette course mythique de plus de 42 km, n'est une surprise pour personne. C'était la 16e victoire de ces dévoreurs d'asphalte des hauts plateaux africains en 48 éditions, mais ce qui impressionne, c’est sa jeunesse sur des distances aussi longues.
Chez les femmes, c’est Bedapu Hirpa qui a remporté l’épreuve en 2h20'45’’, l'Éthiopienne a dû rivaliser jusqu'au bout pour l'emporter, à l'issue d'un sprint serré face à sa compatriote Dera Dida.
Juste avant d’arriver au début de l’avenue Foch dans les derniers hectomètres, l’Éthiopienne Bedatu Hirpa, bientôt 25 ans, déjà victorieuse en janvier du Marathon de Dubai (en 2h18’27’’, son record personnel) lâchait sa compatriote Dera Dida, sa dernière rivale, pour s’imposer et signer la dixième victoire de son pays à Paris.
« J’ai crié très fort en passant la ligne d’arrivée car j’avais vraiment envie de gagner ce marathon de Paris. J’étais vraiment très heureuse et j’ai voulu montrer toute ma joie. C’était une course difficile mais la victoire fait oublier la souffrance. »

Parmi les 10 premières, on retrouve là encore 10 africaines, dont 5 éthiopiennes, 4 kényanes et 1 tanzanienne.
Handisport fauteuils : Julien Casoli, vainqueur pour la sixième fois et champion de France en 1h33’03’’
Dans la course handisport fauteuils, cadre du championnat de France, l’épreuve a pris des allures de duel des générations. Très vite, les deux Français Julien Casoli, 42 ans, et Thibault Daurat, 22 ans, ont pris les devants. Dans la dernière ligne droite, le doyen s’est finalement montré le plus puissant pour aller cueillir son sixième succès parisien (2012, 2015, 2019, 2021, 2022, 2025).
Portraits de coureurs anonymes Africains passionnés et courageux
Loin de « ces machines à courir », des dizaines de milliers d'anonymes ont également transpiré sur les 42,195 km de l'épreuve.

Régis, originaire du Cameroun, a accepté notre interview malgré l’effort réalisé. Sur la chaussée parfois humide des rues de Paris et sous un ciel très nuageux, Régis fait partie des heureux pouvant dire qu’ils l’ont fait. C’était son premier marathon couru en 3h59’’11’’, non pas seulement de Paris, mais de sa vie. Pour réussir ce défi, il s’était imposé une préparation spécifique qui l’a amené sur les hauts plateaux Éthiopiens pendant plusieurs mois à la suite d’un déplacement professionnel, qui l’a fait maigrir de 15 kilos et avant cela, il s’était « échauffé » en participant au semi-marathon de Bruxelles en novembre 2024. Son objectif était de parcourir son premier marathon en moins de 4h00, pari réussi. La qualité de sa préparation lui a permis, à l’analyse de ses temps de parcours, d’avoir été très régulier tout au long de la course et il ne semblait pas manifester une trop grosse fatigue à l’arrivée malgré sa corpulence encore imposante. « J’ai commencé à avoir des crampes aux deux jambes et des douleurs aux articulations à partir du 35e kilomètre » nous a-t-il tout de même confessé. Le fameux mur des marathoniens à partir souvent du 30e kilomètre. « L’ambiance était incroyable et j’ai vraiment aimé la course ; je recommencerai l’année prochaine. » Félicitations à lui, nous sommes sûr qu’il fera un meilleur temps en 2026.

Nanji, originaire de Zambie, vit au Royaume-Uni et ne parle pas français. C’est une habituée des courses d’endurance ; elle a couru le Marathon de Paris en 3h55’43’’. Régulière tout au long du parcours, elle a trouvé le courage de finir par une accélération dans le dernier kilomètre mais ressentait de fortes crampes à l’arrivée. « Les encouragements du public Français tout au long de ce beau parcours étaient magnifiques ». Félicitations à elle.
Les coureurs étrangers représentent un tiers des participants.


La joie au bout de l'effort. Salimatou, originaire de la Guinée Conakry; était heureuse d’avoir réussi son Marathon de Paris avec un temps très honorable de 3h49’44’’. « Heureusement, le dernier kilomètre se finit en descente, cela aide pour la fin, après la côte du 39e kilomètre pour arriver place du Trocadéro. » Félicitations à elle.



À noter que le Salon « Run Expérience », Porte de Versailles, qui précède de trois jours le marathon, est lui aussi devenu un rendez-vous incontournable avec de très nombreux professionnels de la course à pied.
Le 13 avril 2025 - De notre correspondant à PARIS – Joël Ranc
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©LE COURRIER Africain | Joël Ranc avec l’aimable autorisation de Philippe Touzet
À force de travail et de courage, Émile Touzet, le grand-père de la 3e génération d’entrepreneurs incarnée par Philippe Touzet, a réussi à développer dans « la Grande Île » une affaire familiale de travaux publics (Routes, Génie Civil, Infrastructures portuaires et aéroportuaires) puis de construction dans le bâtiment, lui permettant même de racheter dans les années 1960, les actifs d’une des filiales locales d’un des grands groupes français actuels du BTP, la société Colas Madagascar (Groupe Colas et Groupe Bouygues), qui, à la suite de la déconfiture de Touzet International Madagascar, a redéveloppé son activité à Madagascar avec plus de 3.000 salariés actuellement.
À son apogée au début des années 1980, Touzet International Madagascar, entreprise familiale, alors dirigée par Bernard Touzet de la seconde génération, à partir de 1978, employait plus de 2.000 salariés et était devenue le n°1 du BTP à Madagascar, faisant donc de l’ombre aux grands du BTP français et internationaux.
Durant l’ère politique de Didier Ratsiraka, dit « l’Amiral rouge », Président de la république de Madagascar de 1975 à 1993, les affaires se gâtent progressivement, même si la société Touzet International Madagascar a évité de subir la politique de nationalisation conduite. Certes, le patriarche Touzet avait réussi à convaincre le Président Ratsiraka de ne pas nationaliser son entreprise, mais M. Touzet allait subir les « affres idéologiques » du « grand bond en arrière » économique et financier de celui qui était aussi surnommé « le Rusé » ou encore « le Caméléon », qui, de protecteur allait devenir son exécuteur et fossoyeur. En effet, durant ce premier intermède présidentiel, le régime de Ratsiraka contribua à faire de Madagascar, pays pourtant doté de potentiels et d’importantes richesses naturelles, l'un des pays les plus pauvres du monde, intermède qui prendra fin en 1993. Entretemps, l’entreprise Touzet aura été contrainte par plus fort qu’elle - un État face à une entreprise privée familiale - de plus à capitaux étrangers, même si la famille Touzet avait totalement réussi son ancrage local à Madagascar, « de mettre la clé sous la porte », de se séparer avec regrets de l’ensemble de son personnel et de liquider à perte son matériel et ses infrastructures sur place.
« L’injustice est l’abus de la force » disait le polymate Blaise Pascal.
Car depuis 1984, la société Touzet essaie de se faire payer par un État parmi les plus pauvres du monde, historiquement mauvais payeur.
Une société française injustement spoliée par les autorités malgaches malgré la signature d’un accord international avec la France
En France, tout le monde connaît « l’affaire des emprunts russes », émis entre 1888 et 1916 par l’ancien empire russe, et des milliers d’épargnants, majoritairement français, spoliés par un État, dont les nouvelles autorités bolchéviques arrivées au pouvoir en octobre 1917, ont refusé de reconnaître les engagements de l’ancien régime deux mois après. Ce n’est qu’après de longues négociations, qui ont duré 80 ans, qu’un accord, un « modus vivendi », certes défavorable aux épargnants, a pu être trouvé, par la signature le 27 mai 1997 de « L'accord franco-russe » qui a eu pour effet, certes la renonciation mutuelle des réclamations respectives des gouvernements français et russe, mais a pu assurer une indemnisation partielle des descendants des épargnants français. C’est ainsi que plus de 300.000 porteurs français se sont manifestés ; un dénouement inespéré, même si les sommes versées par la Russie ont été sans commune mesure avec la valeur réelle des titres, évaluée par les experts à près de 6.097,96 euros le titre. Chaque porteur a pu percevoir un forfait de 122,87 euros, augmenté d'un montant proportionnel à la valeur du portefeuille déclaré auprès des autorités fiscales chargées du recensement. Depuis, des associations d’épargnants ont vainement tenté de faire saisir des avoirs et des biens russes en France afin d’obtenir une indemnisation supplémentaire. Les rares porteurs anglais ont eu plus de chance avec un taux de remboursement de près de 55% des montants inscrits contre 10% espérés initialement.
Comme quoi, tout demeure possible.
Mais, qui connaît en France la spoliation dont a été victime la société française TOUZET International Madagascar, et ses dirigeants de l’époque, à Madagascar ?
La conférence de presse organisée le 26 mars dernier dans les locaux parisiens du cabinet d’avocats AMARIS, par M. Philippe Touzet et ses deux Conseils, Maître Arnaud Chatillon (dudit cabinet AMARIS) et Maître Saïd Larifou (avocat international du Barreau de MORONI de l’Union des Comores, pays voisin de Madagascar dans l’Océan Indien), a permis de découvrir, ou plutôt de redécouvrir, une affaire vieille de plus de 40 ans ! (cf les épisodes 2/3 et 3/3)
Lors de cette conférence, il a été permis d’accéder à certaines informations afin de valider les dires des plaignants. Force est de constater que l’affaire est à la fois scandaleuse et profondément injuste. Une affaire où l’injustice le dispute à l’odieux.

Le litige fait suite à deux créances principales impayées de marchés publics par l’État malagasy :
1) Une créance commerciale d’un peu plus de 6M€ (valeur 1984 pour la part non cofacée) qui concernait cinq chantiers de travaux publics « cofacés » à 70%.
Les 70% « cofacés » ont été réglés par l’État français ; mais les 30% restants non assortis d’une garantie bancaire ou autre, n’ont jamais été payés par l’État malgache.
2) Une créance commerciale de l’ordre de 11,5 M€ (valeur 1984) sur un marché de travaux publics (RN7) non « cofacé », car faisant l’objet d’un financement par des organismes internationaux.
Après de multiples et vaines relances, la société Touzet s’est tournée vers les plus hautes autorités judiciaires malgaches.
Dans le cadre de cette interminable affaire, cette seconde créance a fait l’objet d’une expertise diligentée et reconnue par les autorités judiciaires Malgaches (la Cour suprême), qui a validé cette créance le 02 mai 1984.
Pendant que l’État malgache ne payait pas les travaux réalisés par la société Touzet, dont le chantier de la RN7, … la banque BNI (Banque Nationale de l’Industrie, « le bras financier » de l’État) détenue à l’époque à 100% par l’État (elle ne sera privatisée qu’à compter de 1990) consentait des découverts à due concurrence pour permettre à la société de poursuivre les travaux jusqu’au jour où elle a brusquement « coupé les vivres » et exigé le remboursement de tous les crédits accordés.
Une mission impossible pour la société Touzet sans la contrepartie des rentrées du maître d’ouvrage qui était in fine la même entité, l’État malgache !

©LE COURRIER Africain | Joël Ranc avec l’aimable autorisation de Philippe Touzet
Un accord international du 25 juillet 2023 qui engage pourtant les deux États
Car parallèlement et postérieurement au litige global en suspens, la signature du traité international du 25 juillet 2023 entre la France et Madagascar, relatif à « l’accord sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements », en particulier en ses articles 2, 3, 5, 7 et 10, laissa pour la société Touzet, le légitime espoir de le faire appliquer, de le mettre en œuvre et d’espérer une issue heureuse. « Que nenni ! »
Et pourtant et en particulier l’article 10 de ce Traité stipule :
1. Les différends relatifs à l'interprétation ou à l’application du présent accord doivent être réglés, si possible, par la voie diplomatique.
2. Si dans un délai de douze mois à partir du moment où il a été soulevé par l’une l'autre des Parties contractantes, le différend n'est pas réglé, il est soumis, à la demande de l’une ou I'autre Partie contractante, à un tribunal d'arbitrage.
Dans une période où toute la classe politique française se revendique du respect de l’État de droit et du droit dans notre démocratie à la suite du Jugement des assistants parlementaires du RN, ce traité international oblige donc la France à tout, sauf à l’indifférence et à l’inaction…
Car en application de ce Traité, on a obligé la société Touzet au remboursement de ses dettes bancaires en lui faisant sous-entendre que l’État malgache paierait ensuite.
La société Touzet, de bonne foi, a donc consenti à un protocole amiable avec la BNI pour rembourser préalablement l’ensemble de ses dettes bancaires et honorer la totalité de ses engagements, bien que pourtant préalablement spoliée.
Malheureusement, une fois encore, les autorités Malgaches de l’époque n’ont pas respecté leur parole et les nouvelles autorités politiques Malgaches ne veulent pas être comptable du passé de leurs prédécesseurs.
Les autorités Malgaches ont joué le pourrissement de ce dossier, ce qui fait que depuis 1984, les créances de 18,5 millions d’euros sont évaluées à ce jour (selon les calculs de M. Touzet et de leurs Conseils) à un montant stratosphérique de l’ordre de 3 milliards d’euros, du fait des intérêts moratoires capitalisés chaque année, conjugués à la forte inflation du pays.
Un montant qui représente de l’ordre de 30% du PIB actuel du pays ! estimé à 11 milliards de dollars US selon les derniers chiffres connus. Autant dire que le pays est incapable d’honorer une telle dette.
Pour autant, la négligence, l’impéritie, la mauvaise foi pour ne pas dire la malhonnêteté de ceux qui, à Madagascar et qui se reconnaîtront, ont créé cette situation, doit-elle uniquement profiter aux fautifs ; il y a là une profonde injustice.
S’il existe des dispositifs de protection consulaire pour les particuliers, un tel dispositif pour les personnes morales victimes de spoliations à l’étranger quel que soit le pays, n’existe pas. Seuls des accords internationaux, des interventions diplomatiques et politiques peuvent faire infléchir les autorités adverses.
Sera-t-il envisagé un vrai soutien des autorités françaises dans ce dossier dans le cadre de leur prochain déplacement à Madagascar les 23 et 24 avril prochains ?
La question mériterait d’être posée au ministre des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale lors des prochaines questions posées au Gouvernement, qui précèdent cette visite présidentielle.
C’est le moins que l’on attend d’elles, surtout lorsque ces mêmes autorités encouragent et incitent les entreprises françaises à investir et commercer avec Madagascar ; il s’agit pour l’État français de ne pas laisser tomber ses « ouailles » et pour l’État malgache de cesser de « faire l’autruche ».
Aussi avant d’envisager une relance d’accords et de partenariats commerciaux entre la France et Madagascar, peut-on envisager que l’on traite enfin les litiges toujours pendants malgré l’existence de ce Traité ?
Le climat des affaires, pour prospérer, a besoin de sécurité juridique et d’une stabilité politique, qualités que ne semblent pas remplir actuellement la République de Madagascar.
Les autorités diplomatiques françaises, avant d’encourager de nouveaux projets d’investissements et commerciaux, devraient d’abord chercher à obtenir la résolution amiable de ce dossier.
Monsieur Émile TOUZET est décédé, mais son fils Bernard (la seconde génération des Touzet), aujourd’hui âgé de 87 ans, en a fait le combat de sa vie au nom de son père qui lui avait légué l’entreprise. Homme d’honneur, loyal, il a toujours gardé le même avocat depuis 1981, malgré les échecs et les déceptions liées au combat du « pot de terre contre le pot de fer ».
Des précédents dans la récente histoire de Madagascar d’interminables différends qui ont trouvé un épilogue amiable
• L’affaire des métaux précieux avec l’Union des Comores
L’affaire des métaux précieux saisis aux Comores débute le 28 décembre 2021. Ce jour-là, la gendarmerie comorienne annonce l’arrestation de deux ressortissants Malgaches et d’un Comorien à l’aéroport international de Moroni, en possession de 28 lingots d’or pour 49 kilos.
Le 26 mars, jour de la conférence de presse, le lingot d’or de 1kg cotait 90.690 €, soit une valorisation actuelle de 4.443.810 € ; cette somme est issue de trafics de contrebande ; elle pourrait servir à la résolution du litige Touzet.
• La restitution juridique des trois crânes de l’ancien Royaume malgache Sakalava en attendant la restitution physique, qui fait l’objet d’une querelle dynastique cachée aux autorités françaises par les autorités Malgaches
La France a décidé le 08 avril 2024 de recevoir une délégation Malgache dans le cadre de l’instauration d’une Commission mixte scientifique visant à accélérer la mise en œuvre de la restitution de ces reliques sacrées.
Accompagnée en France par d’autres descendants concurrents de l'ancien souverain, que le peuple Sakalava ne reconnaît pas, Madame Volamiranty Donna Mara, ministre Malgache de la Communication et de la Culture s’était rendue à Paris le 03 octobre dernier pour signer, avec Madame Rachida Dati, son homologue Française, l’installation officielle du Comité scientifique mixte France/Madagascar afin de valider scientifiquement la restitution du crâne du roi Toera.
Par ailleurs, le 02 avril 2025, par un Décret publié au JORF, la France a définitivement et officiellement acté la restitution juridique à Madagascar des trois crânes de l’histoire Sakalava.
Cette initiative fait suite à une première demande formulée par les descendants directs, dont le prince héritier Georges Harea Kamamy, depuis de nombreuses décennies, avant que le gouvernement malgache n’appuie la requête pour des raisons évidentes de nationalisme et de politique intérieure, par l’entremise d’une branche familiale cadette (Joe Kamamy serait une personne façonnée par le pouvoir ; un simple neveu de feu Magloire en ligne non agnatique, lui-même cousin par une branche cadette du prince Georges Harea Kamamy, l’héritier légitime).
Mais pour le Collectif royal de la famille légitime, auquel appartient le prince héritier Georges Harea Kamamy exilé en France et régulièrement menacé, descendant en 4e génération du roi Toera, non membre de cette Commission, cet événement revêt une importance capitale et constitue une véritable renaissance culturelle pour la nation. Les membres de Collectif royal installé à Madagascar en ont fait le combat de leur vie.
Dans le cadre des fastes diplomatiques de cette première visite présidentielle du Président Emmanuel MACRON à Madagascar les 23 et 24 avril, il était prévu une cérémonie de la restitution de trois crânes de l’ancien royaume Sakalava de Madagascar, dont celui du roi Toera, et de deux de ses valeureux guerriers, affreusement décapités lors de l’attaque de la Cour du village d’Ambiky dans la nuit du 29 au 30 août 1897 ; le roi fut décapité dans la journée du 30 une fois son abdication non obtenue.
Problème, cette cérémonie devait avoir lieu avec des membres usurpateurs selon le Collectif royal des descendants légitimes du roi Toera, qu’on essaye de réduire au silence. Elles ont refusé un tel événement organisé en l’état par les autorités Malgaches, d’où le report de la cérémonie officielle décidée ce 05 avril, forcées de capituler devant la pression du peuple Sakalava.
Ce Collectif royal a émis quatre exigences.

Un dénouement de l’affaire Touzet attendu
Faudra-t-il attendre le décès de Bernard Touzet pour que les choses bougent ?
La famille Touzet aurait fait partie des grands absents de cette cérémonie de restitution des crânes prévue les 23 et 24 avril, bien que le benjamin Christophe soit né dans l’Île, en raison de l’attachement de la famille Touzet à la Grande Île.
Les seules considérations juridiques et avoir le bon droit pour soi ne suffisent pas dans une telle affaire, que M. Philippe Touzet, qui incarne la troisième génération d’entrepreneurs de la famille, ne souhaite voir vivre à personne, tant elle a profondément changé sa vie et celle de sa famille.
« L’injustice est la pire des violences » disait l'écrivain et philosophe Voltaire.
Les autorités françaises (l’Élysée, le ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de France à Madagascar…) ont été saisies de cette affaire depuis de nombreuses années ; elles ont relancé en vain l’État malgache qui joue toujours le pourrissement ou l’indifférence.
Le FMI, par une lettre en date du 28 mars 2025, vient d’être saisi de l’affaire afin de relancer le dossier, que la presse actuelle est en passe de s’accaparer.
Seule une nouvelle impulsion diplomatique et politique peuvent résoudre une aussi vieille affaire dans la mesure où tous les acteurs cesseront, soit de s’en désintéresser, soit d’être de mauvaise foi.
Un bon climat des affaires, que les dirigeants actuels des deux pays chercheront à développer et à pérenniser lors de la prochaine visite présidentielle du Président de la République française, Emmanuel Macron, accompagné d’une importante délégation d’Hommes d’affaires, les 23 à 24 avril prochains, ne saurait souffrir d’une telle injustice.
L’histoire de la famille Touzet devrait émouvoir le Collectif de la famille légitime du roi Toera, dont le prince Georges Harea Kamamy. Eux, qui auront attendu 128 ans pour voir le crâne de leur ancêtre en passe d’être restitué physiquement à leur pays.
Les autorités Françaises, qui ont failli se faire duper et être complices malgré elles de cette instrumentalisation et duperie des plus hautes autorités Malgaches par la tenue de cette cérémonie sacrée avec des personnages contestées et illégitimes, devraient remercier le Collectif royal de la famille légitime du roi Toera qui a obtenu le report de cette cérémonie contestée et devrait très prochainement demander des explications de texte aux autorités Malgaches (euphémisme).
« Ne l’oubliez jamais. Celui qui laisse se prolonger une injustice, ouvre la voie à la suivante » disait Willy BRANDT, ancien Chancelier de l’Allemagne de l’Ouest.
À méditer…
De notre correspondant à PARIS – Joël Ranc
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