Dimanche, Février 09, 2025
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Le 08/07/2024
 
Le second tour des élections législatives en France a livré son verdict.
 
I/ Les résultats :
 
1) Les résultats globaux :
 
Selon les résultats publiés dans la nuit selon la terminologie utilisée par le ministère de l'Intérieur :
 
L'Union de la Gauche obtient 193 députés, soit 33,45% des sièges,
dont le Nouveau Front Populaire (NFP comportant les partis PS (64), PC (9), Les Écologistes (27), LFI (78), NPA (0)) obtient 178 sièges.
Cette coalition (précédemment NUPES) comptait 150 députés dans la précédente assemblée. Le groupe politique améliore donc sa situation malgré les désistements opérés et devient le premier bloc politique;
dont les Écologistes autres : 1 siège.
dont le PS autres : 2 sièges.
dont les Divers Gauche : 12 sièges.
 
Cas particuliers des frondeurs LFI qui ont réussi à se faire élire, malgré le refus d'investiture de leur parti ou leur refus de concourir pour leur parti :
François Ruffin est élu au second tour à 52,95% face à une candidate RN; Alexis Corbière est élu au second tour à 57,16% contre une candidate LFI; Daniel Simonnet est élue au second tour à 74,19% face à une candidate LFI; Hendrik Davi est élu au second tour avec 65,95% face à un candidat RN; Clémentine Autain est élue au 1er tour avec 62,65%.
Seuls Raquel Garrido, et Frédéric Mathieu, parmi les frondeurs du LFI, n'ont pas été élus.
 
La majorité présidentielle obtient 165 sièges, soit 28,60% des sièges.
Le parti présidentiel obtient quant à lui 150 sièges, dont Ensemble (99), MoDem (31), Horizons (20),
complétés par ceux du parti Horizons autres (6), des Divers Centre (6) et de l’Union des Démocrates et Indépendants autres (3).
Le camp présidentiel perd la majorité relative qu'il détenait (il avait 250 députés précédemment). Mais il s'en sort beaucoup mieux qu'espéré (entre 60 et 90 sièges selon certains sondages). Gabriel Attal, le Premier ministre qui a mené la campagne en sort lui renforcé, alors qu'Emmanuel Macron s'est lui complètement effacé (y compris sur les affiches) de l'entre-deux-tours.
Bien que souvent fortement distancés au premier tour, on a assisté à des retours de situation inespérés. Le plus emblématique est certainement celui de la ministre Agnès Pannier-Runacher dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais qui finit à 55,84%, alors qu'elle était en ballotage très défavorable (21,54% au 1er tour) face à un candidat RN (37,31% au 1er tour).
 
LR-UDI DVD obtient 66 sièges, soit 11,44% des sièges.
Les Républicains (LR canal historique) obtiennent 39 sièges, tandis que les Divers droite obtiennent 27 sièges.
Paradoxalement, les LR canal historique s'en sortent plutôt bien, après leur implosion le lendemain des élections européennes, retrouvant un nombre de sièges supérieur à la situation antérieure (61 sièges).
 
L'Extrême droite obtient 143 sièges, soit 24,78% des sièges,
dont le Rassemblement National obtient 125 sièges, et reste le premier parti en nombre de suffrages exprimés ce dimanche 7 juillet avec 8.745.144 voix (32,05% des suffrages exprimés);
dont l’Union de l’extrême droite (les LR-RN) obtient 17 sièges et l’extrême droite autre obtient 1 siège.
 
Députés Régionalistes : 9 sièges.
Droite Divers : 1 siège.
 
2024 07 08 1 La nouvelle majorité à lAN modifié
 
La nouvelle répartition des sièges entre les trois grands blocs au sein de l'Assemblée nationale, selon la répartition donnée dans la nuit par le ministère de l'Interieur - ©LE COURRIER Africain
 
2) À gauche comme à droite, des candidats emblématiques, historiques ou favoris n’ont pas été réélus à l’issue du second tour de ces législatives anticipées :

 

Parmi les 19 ministres encore en lice au second tour, tous n’ont pas connu le même sort que Gabrial Attal et Gérald Darmanin, tous deux réélus. Ainsi, Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, et Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, ont été battus dans leurs circonscriptions respectives.

Olivier Véran, ancien ministre de la Santé et candidat en Isère, a été battu par la candidate du NFP.

 

Jean Lassalle, ancien candidat à la présidentielle, était qualifié dans sa circonscription, la 4e des Pyrénées-Atlantiques. Il est arrivé troisième, derrière la candidate du Rassemblement national et le candidat du Nouveau Front populaire élu avec 48 % des voix.

 

Marie-Caroline Le Pen, sœur de Marine Le Pen et candidate dans la 4e circonscription de la Sarthe, a été défaite sur le fil par une candidate du NFP.

 

Très mauvaise surprise aussi pour Nicolas Dupont-Aignan, le leader de Debout La France, qui n'avait pas présenté de liste aux élections européennes, député de la 8e circonscription de l’Essonne sans discontinuer depuis 1997, qui a été battu dans une triangulaire par un candidat du NFP. Le candidat LR s'était maintenu faisant le jeu du candidat NFP déjà arrivé en tête au premier tour. C'est certainement la fin de sa carrière politique, lui qui espérait se représenter à la prochaine élection présidentielle en 2027 et être un jour ministre d'un gouvernement de coalition de droite.

 

L’ancien député LR Meyer Habib, pourtant arrivé en tête dans la 8e circonscription des Français de l’étranger à l’issue du premier tour, n’a pas gardé son avance ce dimanche soir, battu par une candidate soutenue par Renaissance. Il a été victime de sa proximité avec Benyamin Netanyahou.
 
 
Surprise la défaite de Guilhem Carayon, président des jeunes de LR, qui avait suivi Éric Ciotti, battu avec 49,01%.
 
 
Rachel Keke (LFI), l'emblématique femme de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, figure du mouvement des grévistes, issue de l'immigration, récolte 49,33% des voix, députée sortante et candidate du Nouveau front populaire, a été battue de justesse à l'issue du second tour par Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses (LR) dans la 7e circonscription de la Marne.
Il remporte 50,67% des suffrages, seuls 545 voix séparent les deux candidats.
Il avait acquis une notoriété nationale à l'été 2023, quand la France était secouée par les émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un tir de policier. Son domicile avait été la cible d'une attaque à la voiture-bélier. Sa femme, présente, a été blessée en prenant la fuite avec leurs deux jeunes enfants. Depuis, le porte-parole des Républicains s'est souvent exprimé au nom des maires, notamment pour critiquer les réponses gouvernementales après les émeutes.
 
Insolite : Un triple fiché S va faire son entrée à l'Assemblée nationale, Raphaël Arnault (NFP-LFI).
  
Situation pour le moins cocasse : le candidat LR Francis Dubois, a permis la réélection de François Hollande en Corrèze et LR remet en selle un candidat putatif opposant à la prochaine élection présidentielle, .
 
II/ Quels sont les principaux enseignements tirés de cette élection et de ce second tour ?
 
Un taux de participation important aux deux tours, une France des grandes villes qui s'oppose à une France des campagnes, un Président désavoué dans la continuité des élections européennes, un front républicain contre l'extrême droite qui a fonctionné, un Premier ministre désormais intérimaire, une France devenue ingouvernable, une situation politique inédite sous la Ve République en France, tels sont les principaux enseignements à tirer de cette élection législative anticipée suite à dissolution de l'Assemblée nationale voulue par le Président Macron à l'issue de l'élection européenne.
 
2024 07 08 0 LAN
L'Assemblée nationale française - Fronton côté Nord - ©LE COURRIER Africain
 
1) Un taux de participation record depuis 1997 :
 
Cette élection a connu un nouveau taux de participation important (66,63%) contre 66,71% au premier tour, à comparer aux 46,23% du second tour des législatives de juin 2022 (+ 20,87 points), soit une augmentation de plus de 45% du nombre d'électeurs, participation facilitée par l'importance des procurations (2.685.510).
28.870.429 électeurs se sont ainsi rendus aux urnes, sur les 43.328.529 inscrits.
Malgré le début des grandes vacances d'été, les français se sont sentis concernés par cette élection à enjeu national.
 
2) La gauche des grandes villes et des banlieues et l'extrême droite des campagnes et des zones dites périphériques :
 
L'analyse fine des votes met en exergue le plus grand clivage entre deux France qui ne pensent pas et ne vivent pas de la même façon et vivent de moins en moins côte à côte, mais de plus en plus face à face, entre des classes populaires et moyennes françaises de souche, dénommées la France périphérique et une France des banlieues et des grandes villes dites « mondialisées et gentrifiées » (les bobos), où vit à la fois une forte population populaire d'immigration récente d'une part, et les classes sociales supérieures d'autre part.
Exemples :
Le 19e arrondissement de Paris, qui comprend deux circonscriptions électorales, concentre 40% de logements sociaux avec une forte population d'origine immigrée.
Le résultat des votes est sans appel en faveur de la gauche populaire :
La 16e circonscription de Paris (partie du 19e arrondissement de Paris) où Sarah Legrain (NFP-LFI) est élue avec un taux de 62,47% dès le premier tour. Le RN ne faisant que 9,30%.
La 17e circonscription de Paris (partie du 18e et 19e arrondissements de Paris) où Danièle Obono (NFP-LFI) est élue avec un taux de 64,23% dès le premier tour. Le RN ne faisant que 8,97%.
 
3) Un Président Macron désavoué :
 
La majorité présidentielle, qui avait subi un premier revers en juin 2022, avec l'obtention d'une simple majorité relative (245 députés sur 577), se retrouve désormais avec un nombre de députés estimé autour de 160.
Certes, c'est beaucoup plus que les derniers sondages d'entre deux tours, qui avaient laissé espérer seulement 90 sièges, mais le Président sort affaibli de cette séquence politique de clarification, même si « la remontada » du second tour permet au Président de limiter la débacle électorale.
Désormais, le Président ne peut gouverner seul, y compris au sein de son propre camp, où les principaux leaders de la majorité présidentielle « Ensemble pour la République » prennent de plus en plus leur indépendance.
 
4) Un front républicain contre l'extrême droite qui a fonctionné au second tour :
 
Même si les sondages d'entre deux tours ne laissaient plus espérer une majorité absolue au Rassemblement national (RN), les leaders de ce parti l'espéraient encore et s'attendaient au minimum à obtenir plus de 200 sièges.
Ils sont très en deçà de leurs espérances.
Malheureusement pour eux, et fait rarissisme, on a assisté à une inversion de tendance politique entre entre les deux tours au détriment de la dynamique que le RN avait eu entre l'élection européenne et le 1er tour des élections législatives le 30 juin.
Comment l'expliquer ?
Le « Front républicain » (Tout sauf le RN) a fonctionné.
Mais ce front républicain ne s'accorde à ce jour que sur ce seul objectif; cela ne fait pas un programme.
Le RN a fait une mauvaise campagne de second tour, subissant le « Bardella bashing » : trop jeune pour gouverner un pays comme la France, aucune expérience de responsabilité et de gestion, échec dans ses études supérieures, mais aussi des mauvais candidats où la direction du RN a prêté le flanc aux critiques, en reconnaissant « nous avons des brebis galeuses ». Le fait de battre sa coulpe a donné plus de crédit aux critiques de ses opposants politiques, dans sa politique de dédiabolisation à tout prix. 
 
5) Une France devenue ingouvernable jusqu'aux prochaines élections législatives :
 
Comme il fallait s'y attendre depuis les résultats des élections européennes, aucun des trois grands blocs politiques n'a été en mesure d'obtenir la majorité absolue des 289 sièges sur les 577.
La clarification souhaitée par le Président Macron n'a pas eu l'effet escomptée, car elle a accentué la difficulté à constituer une majorité de gouvernement par alliances politiques.
Désormais, ce sont trois blocs politiques qui s'opposent, dont deux qualifiés d'extrême qui sont sortis des urnes, sans que des coalitions politiques ne puissent, a priori, se faire entre elles.
Une situation inédite sous la Ve République en France, pouvant entraîner immobilisme et instabilité des institutions.
Le seul point de convergence qui semble relier tous ces partis du Front républicain, c'est un vote contre le RN, ce n'est pas une adhésion à un programme commun.
 
III/ Les perspectives :
 
1) La France va t-elle connaître une crise de régime ?
 
La prochaine dissolution de l'Assemblée nationale, pour espérer composer une majorité plus solide, ne pourra avoir lieu que le 09 juin prochain (il faut attendre un an minimum avant une nouvelle dissolution).
 
D'ici là, l'objectif est que cette situation inédite ne se transforme pas en bourbier ou en France ingouvernable.
Désormais, le Parlement reprend ses pleins droits politiques par rapport au Président de la République, incapable de former une majorité.
La France va devoir apprendre à composer des alliances vraisemblablement moins de coalitions de partis, mais de projets pour espérer être gouvernée, comme le font d'autres pays européens (Allemagne), soit par une alliance allant du PS aux LR, soit du PCF à Horizons avec les Régionalistes en excluant LFI, soit par des alliances de projet.
 
La France va connaître sa quatrième cohabitation sous la Ve République, après celles de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995 sous François Mitterrand, puis la dissolution ratée de Jacques Chirac de 1997 à 2002, mais il s'agit d'une cohabitation inédite car sans majorité absolue, qui rendra impossible tout vote favorable à l'Assemblée et exposant chaque gouvernement à une motion de censure et un renversement. Un retour à la IVe République en sorte.
 
2) Les réactions des grands leaders politiques :
 
Côté Union de la Gauche, Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI qui ne se présentait pas, a été le premier à s'exprimer une fois l'annonce des premières tendances connues dès 20H00, en tentant d'imposer son bloc politique dans une déclaration empreinte de lyrisme en réclamant de pouvoir gouverner au nom du NFP.
« La volonté du peuple doit être respectée. Le président a perdu. Le président a le pouvoir, a le devoir d'appeler le Nouveau Front Populaire à gouverner, car ce bloc politique est arrivé premier.
Macron doit, soit s'en aller, soit nommer un premier ministre dans nos rangs. »
 
De son côté Marine Tondelier, la Secrétaire nationale Les Écologistes, affirme de façon péremptoire : « Nous allons gouverner. »
Rien n'est moins sûr en réalité. 
 
Dès cette nuit, tous les leaders de l'Union de la Gauche se sont réunis pour définir une position commune pour désigner un Premier ministre qui sera proposé au Président Macron.
Toutefois, cela ne sera pas facile.
En effet, d'une part, au sein même de LFI il y a des désaccords contre Mélenchon, et au sein du NFP aussi : pour certains, le candidat idoine doit être issu du parti arrivé en tête selon un accord conclu lors de la création du NFP, donc un Premier ministre LFI; pour les autres, dont les frondeurs LFI, il faut que ce soit un candidat de consensus, donc cela ne pourrait être Mélenchon qui est un leader de plus en plus clivant et contesté au sein de l'Union de la Gauche.
Comment vont-ils réussir à s'entendre ensemble ?
 
Côté LR, c'est un peu la même chose :
Florence Portelli, Vice-présidente des LR, députée réélue, a toujours eu une position rigide sur une éventuelle participation des LR à une coalition quelle qu'elle soit.
Elle s'oppose en cela à d'autres leaders LR qui seraient davantage enclin à participer à une coalition de partis ou de projets.
 
Côté ex majorité présidentielle, le Premier ministre Gabriel Attal élu à 58,2%, a acté qu'il ne disposait plus d'une majorité relative pour gouverner, et va présenter sa démission ce lundi 08 juillet, fidèlement à la tradition républicaine et conformément à ses principes. Cette dissolution, je ne l'ai pas choisie, mais j'ai refusé de la subir a-t-il ajouté en forme de désaveu au Président Macron.
Il restera à Matignon aussi longtemps que son devoir l'exigera, dans le contexte des Jeux olympiques d'été.
Il pourrait ensuite prendre la présidence de son groupe parlementaire, si sa démission est acceptée.
Il est fort probable, que sa démission acceptée, il soit amené à gérer les affaires courantes au moins jusqu'à la fin des JO, malgré les pressions attendues du NFP qui veulent précipiter les choses même sans majorité absolue.
 
Les macronistes faisaient d'ailleurs dimanche soir des appels du pied à tous les partis de l'arc républicain pour essayer de former une nouvelle majorité parlementaire.
 
Le Président Macron devrait s'exprimer mardi soir avant de partir au Sommet de l'OTAN.
Il a déclaré que la dissolution se justifie par la forte participation à cette élection et cette volonté de clarification.
Le Président attendra la structuration de l'Assemblée pour prendre les décisions nécessaires, ce qui laisse sous entendre qu'il va laisser un Premier ministre démissionnaire « intérimaire » gérer les affaires courantes pendant un certain temps.
 
Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étarngères, brillamment élu au second tour a déclaré : « le camp présidentiel présentera ses conditions préalables à toute discussion, en vue d'une majorité. »
 
Édouard Philippe, l'ancien Premier ministre du président Macron, a affirmé que la dissolution a plongé la France dans une indétermination et appelle à un accord entre les forces politiques sans les LFI (et le RN bien sûr).
 
En ce qui concerne le Rassemblement national, c'était la déception et la « soupe à la grimace » dimanche soir pour Jordan Bardella et ses sympathisants.
Alors qu'ils espéraient encore, à l'issue du premier tour, pouvoir atteindre la majorité absolue, l'entre deux tours a vu la dynamique électorale se casser face aux attaques incessantes des autres partis, face aux désistements et au bon fonctionnement du front républicain.
 
Bardella a dénoncé l'alliance du déshonneur après l'annonce des résultats du second tour car la France se voit privée d'une majorité et d'un gouvernement pour agir, avant une nouvelle possible dissolution.
Les électeurs et les candidats RN sont frustrés, car souvent ils échouent seul, sans aucune coalition avec souvent plus de 45% des voix dans leurs duels.
 
Marine Le Pen a proclamé s'être fait voler l'élection, mais reste sur une pente ascendante passant de 89 à 143 députés (le verre à moitié plein) et que ce n'est que partie remise.
Le RN se retrouve toutefois confronté au fameux plafond de verre.
 

De notre correspondant à Paris : Joël RANC

 

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