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Le 02/07/2024
 
L'élection présidentielle pour un mandat de cinq ans qui avait lieu le samedi 29 juin en République islamique de Mauritanie vient de livrer ses résultats.
 
Sans surprise, le président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani du Parti de l'équité (El Insaf) a été réélu dès le premier tour pour un second mandat à la tête de la Mauritanie avec 56,12% des voix, selon les résultats finaux provisoires publiés ce lundi 1er juillet.
 
Ce parti est un parti politique mauritanien, positionné centre droit, fondé le 03 juillet 2022 par la fusion de l'Union pour la République avec plusieurs partis mineurs, sous l'égide du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en vue des élections législatives mauritaniennes de 2023.
 
2024 07 02 Mohamed Cheikh El Ghazouani Président de la Mauritanie comp
Le Général et Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani prononçant un discours depuis son bureau de la présidence le 25 mai 2024 - ©LE COURRIER Africain | Joël RANC
 
«Je m'engage à être président pour tous les Mauritaniens sans exception, ni discrimination et à poursuivre la politique de la main tendue et la démarche de concertation, de dialogue et de partenariat avec l'ensemble des acteurs politiques, y compris les concurrents à l'élection présidentielle de 2024», a déclaré Ghazouani dans une vidéo transmise par son équipe de campagne à l'AFP.
 
Les résultats doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel, auquel ils doivent être transmis sous 48 heures. S'ils sont confirmés, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans, au grade actuel de général, élu une première fois le 01 août 2019, dirigera cinq ans de plus ce vaste pays désertique à la charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, espace de stabilité dans un Sahel troublé par la recrudescence du djihadisme depuis début 2012 et les coups d'État depuis août 2020, et futur grand producteur de gaz.
 
L'opposant historique Biram Dah Abeid (déjà trois fois candidat), arrivé deuxième avec 22,10%, a déjà fait savoir dès le dimanche 30 juin qu’il ne reconnaitra pas les résultats du scrutin.
Il a refusé à nouveau lundi 1er juillet de reconnaître les chiffres rendus publics par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), et a crié aux « fraudes massives ».
Il accuse le pouvoir de bourrage des urnes dans quelques 700 bureaux de vote où les représentants de son parti auraient été chassés selon lui.
Il était déjà arrivé second lors de l'élection présidentielle de 2019.
 
Depuis qu’il a fait ces déclarations, en réaction, le siège du parti de Biram Dah Abeid est encerclé par la police afin de parer à tout début de trouble à l'ordre public.
 
Le candidat islamiste du parti Tawassoul (nom en arabe), Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD), premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale depuis 2013, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, se classe troisième avec 12,78% des suffrages.
Ce parti politique islamiste mauritanien est associé à la branche mauritanienne des Frères musulmans.
 
Ghazouani, grand favori de l'élection, l'avait aussi emporté au premier tour en 2019 avec un score d'un peu moins de 52%, déjà devant Biram Dah Abeid.
 
Il préside par ailleurs l'Union africaine depuis février 2024.
 
On s'attend pour les prochaines années à une forte croissance économique en Mauritanie, pays qui devrait rejoindre en 2024 le club des exportateurs de gaz, grâce démarrage de l'exploitation du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA) partagé avec le Sénégal et ceux à venir dans les prochaines années des gisements de Bir Allah (situé plus au nord) et de Banda qui prendront le relais des champs gaziers de Chinguetti en voie d'extinction, dont la production avait démarré en mars 2006.
 
Un avenir économique qui s'annonce radieux pour la Mauritanie, les deux gisements gaziers (GTA et Bir Allah) découverts jusqu'à présent contiendraient des réserves de gaz colossales, outre ses ressources minières nombreuses et de nombreux investissements étrangers sont attendus.
 
La croissance était déjà de 4,3% en 2023 et devrait être davantage boostée pour les prochaines années avec des bénéfices attendus pour sa population.
 
Un projet de gazoduc est d'ailleurs prévu entre le Nigéria et le Maroc, passant par la Mauritanie, qui permettra de relier l'Afrique de l'Ouest à l'Europe, qui cherche des fournisseurs de substitution à la Russie depuis la guerre avec l'Ukraine débutée le 22 février 2022.
 

 De notre correspondant à Paris : Joël RANC

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